La nuit s’achève
Je rêve encore, nue comme Eve
Toi, tu t’éveilles comme ton glaive
Tout chaud et gorgé de sève.
Tel un lierre avide de douceur
Tu m’agrippes avec ferveur
Epousant toutes mes rondeurs
Chair à chair de moiteur.
Lascifs et fermement soudés
Sensibles à nos souffles saccadés
Ta clé de sol trouve sa destinée
En ma corolle brûlante de rosée.
Au gré de la jonction de nos secrets soyeux
Se scellent la communion de nos aveux
Pléiade de sucs voluptueux
Une volute de toi à moi à nous deux.
La nuit étourdie se retire, à pas menus.
Dans le tendre éden, Eve toujours nue
Chevillée à son Adam repu
Savoure l’esprit de l’heure absolue.